Numéro 2025_28

Désendettement, austérité et soins. L’exemple de la Grèce, 2009-2013

Entre 2009 et 2013, la Grèce était devenue tellement surendettée que plus personne ne voulait continuer à lui prêter de l’argent. Les mesures d’austérité publique ont été violentes, la production grecque (« PIB : Produit Intérieur Brut ») a reculé de 25 %, le chômage a progressé de 200 %, tandis que les salaires, traitements et pensions de retraite ont tellement diminué que les salariés ont perdu le tiers de leur pouvoir d’achat.

Les sans-abri, phénomène auparavant plutôt rare en Grèce, sont apparus dans le paysage urbain.

Dans toutes les villes, les rues centrales ont été bordées de commerces définitivement fermés, marqués « à vendre ». Les entreprises chinoises ont acheté des grandes entreprises publiques, notamment le grand port d’Athènes.

L’impact sur la santé a été massif : Réduction de 40% des dépenses de santé, 35 000 médecins, infirmiers et autres professionnels de la santé ont perdu leur emploi.

Le nombre des hôpitaux est passé de 133 à 83, le nombre de lits a été limité à 80 % des besoins. Les hôpitaux publics, lourdement endettés ne payaient plus leurs fournisseurs.

Les patients ont été parfois obligés de se procurer eux-mêmes gazes, pansements et sparadrap.

Les dépenses privées de santé ont également diminué à cause de la baisse des salaires et des retraites. Les admissions dans les cliniques privées ont reculé de 30 %.

La mortalité des nourrissons a augmenté de 40 % en deux ans et la fréquence des maladies contagieuses -comme le paludisme- a augmenté.

Les contaminations par le virus VIH ont explosé, essentiellement à cause de la distribution insuffisante de seringues gratuites aux consommateurs de drogues par injection intraveineuse.

Un clic vers une revue de sciences sociales, pour en savoir plus :
https://shs.cairn.info/revue-informations-sociales-2013-6-page-86?lang=fr

Sources : Cairn Info 2013 et Athanasakis K. et al. Poster PHP12-D02, 18ème congrès ISPOR, Milan, 7-11 novembre 2015

RO-RC-RAC

RO : abréviation de Régime Obligatoire
RC : abréviation de Régime Complémentaire
RAC : abréviation de Reste A Charge.

Nos dépenses de santé sont réparties entre le RO (remboursé par la « Sécu »), le RC (remboursé par la « complémentaire santé ») et le RAC (non remboursé).

Qui finance ces dépenses ?
Nous, de trois façons différentes :
RO : pourcentage du salaire, des honoraires (profession libérale) ou des revenus agricoles.
RC : cotisation prélevée chaque mois.
RAC : sortie directe de notre poche.

Quand le déficit de la Sécu impose de réduire le RO, on peut soit cotiser davantage pour son RC, soit payer plus de sa poche, soit se soigner moins.

Source : Open Rome

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